« R » COMME RÉVOLUTIONNAIRE

Le design développe l’entreprise à partir de ses acquis et de ses points forts. Il lui permet d’évoluer en limitant les risques. Pour l’entreprise, c’est une démarche de transformation progressive et non une révolution.

« Ce n’est pas pour nous. »
« L’entreprise est trop petite. »
« Nos produits ne se prêtent pas au design. »
« Nos clients n’ont pas besoin de produits design… »

Telles sont les raisons fréquemment évoquées par les entreprises qui ne voient pas l’intérêt de pratiquer le design.

Ces entreprises craignent que le design ne vienne tout bouleverser dans leur offre et leur organisation. Elles pensent qu’il débouche obligatoirement sur des produits « révolutionnaires ». Cette attitude résulte d’une perception restrictive du design, parfois entretenue par certains magazines qui n’évoquent le design qu’à travers des produits sortant de l’ordinaire. Or, le design n’est pas une démarche d’exception, réservée à une élite et donnant naissance à des produits voués à parader dans les revues de décoration.

D’une part, le design n’est pas de l’art. Il a pour but de concevoir des produits destinés à un public précis et vendus dans un circuit de distribution déterminé avec pour objectif plus général d’accroître la présence et la notoriété d’une marque sur le marché.

D’autre part, le designer n’est pas un casse-cou ou un rêveur romantique. C’est un professionnel qui permet à l’entreprise d’évoluer en connaissance de cause. Avant toute action, le designer effectue un audit de l’entreprise : il analyse son histoire et sa culture, ses moyens techniques et humains, ses réseaux de distribution. Son but est d’évaluer le potentiel de développement de l’entreprise, savoir jusqu’où elle peut aller, dans l’innovation ou la conquête de nouveaux marchés.

Certes, certaines entreprises peuvent lancer des produits révolutionnaires (du moins en apparence) et de rupture, mais c’est dans leur culture et leurs capacités. En agissant ainsi, elles restent conformes à leur logique, ce qui n’est pas révolutionnaire.

Source : « Le Design de A à Z », Jean Charles GATÉ, publié par la DGCIS, 2010